Rapports Lesbiens, particularités de l'homosexualité féminine
"... La sexualité lesbienne n'est une pas un copie féminine de l'homosexualité masculine mais une entité distincte. La tendance actuelle est de distinguer les deux sexualités. S'il existe des points communs entre les gays et les lesbiennes, les particularités de chaque communauté sont nombreuses...
Le sexe et l'attirance sexuelle ne sont pas des composantes clés du rapport lesbien (...) Et dans les couples ou la sexualité représente une composante importante, les lesbiennes recherchent dans l'activité sexuelle, l'intimité émotionnelle et psychologique plus que la sexualité elle même.
... Il est possible de trouver des rapports lesbiens purement sexuels caractérisés par la séduction, passage rapide de la proximité à l'intimité ( voire nomadisme sexuel) mais les rapports fondés sur l'attachement et sur des promesses de projets de vie demeurent majoritaires.
...Les plaintes psychologiques des lesbiennes indiquent certains points faibles de cette forme d'attachement, des points fragilisés par la peur ou l'anxiété. (...)
- La peur des conflits, La peur d'abandon, Le pouvoir dans le couple, Le désir d'une relation fusionnelle pouvant fournir ce sentiment de sécurité qui demeure problématique dans certains couples lesbiens.
..Les rapports lesbiens s'appuient sur l'exclusivité sociale. Il est fréquent que le couple lesbien dès sa formation tente de réduire le contact avec les autres membres de la famille et avec les amis antérieurs. Ce retrait graduel a pour but de renforcer le contrôle, et de protéger la relation, mais laisse les deux partenaires seules et sans soutien. Cette fragilité de l'attachement, cet isolement social favorise l'anxiété de séparation.
..Les couples lesbiens ont une durée de vie plus longue que les couples homosexuels masculins... Des comportements abusifs et des manipulations existent dans certains couples en même proportion que les couples hétérosexuels.
Ces couples sont basés sur une intensité relationnelle autant de bonne attente que de crises majeures. En vérité, l'attachement dans de nombreux couples lesbiens est une dépendance affective émotionnelle, relationnelle, financière, et un sur-investissement permanent .
Il n'est pas rare d'entendre une lesbienne dire « sans elle je ne peux pas vivre » ou « elle est tout pour moi » ou " je ne sais pas comment vivre sans elle. Avant elle, j' étais sans vie. Maintenant elle est ma vie ".
- L'investissement émotionnel dans les rapports lesbiens est exigeant, prenant parfois l'apparence d'une relation de substitution comme dans les autres couples, homosexuels ou hétérosexuels mais avec plus d'acuité.
Certains rapports répondent au besoin d'un amour maternel ou d'une consolation après un échec amoureux ou d'une peur sociale. Cette situation n'est pas rare. L'anxiété exprimée par cette recherche d'amour et de soutien rend la séparation pénible et douloureuse. La dépression demeure une maladie fréquente chez les lesbienne.
(...) En d'autres termes, ces relations de dépendance affective sont fréquentes dans les couples lesbiens, mais aussi dans les couples "non reconnus" par la société. On peut les observer dans les relations extraconjugales, dans les couples hétérosexuels avec importante différence d'âge, certains mariages mixtes. Le harcèlement social peut transformer ces couples en citadelle assiégée."
Par ailleurs, "de nombreuses femmes évitent l'auto révélation de leur lesbianisme, afin d'éviter la pression sociale et la marginalisation. Ces femmes ont un comportement lesbien mais sans revendiquer l'identité lesbienne. D'autres évitent l'identité lesbienne afin de ne pas inclure cette particularité dans leur relation avec le médecin, avec l'employeur ou avec les membres de la famille. Les femmes lesbiennes n'ont pas de profil type. Elles sont présentes dans n'importe quel groupe ethnique ou religieux, n'importe quel statut social; seules, célibataires, mariées ou en couple lesbien, mères, adolescentes, ou âgées."