
Le gouvernement chilien présente ses excuses à un couple de lesbiennes pour ne pas avoir reconnu légalement l'une d'elles.
Le pouvoir exécutif s’engage à former les fonctionnaires de l’état civil aux droits de l’homme et à la non-discrimination envers la communauté LGBTQI...
En 2019, la psychologue Patricia Reyes et sa compagne Valentina Riberi (photo au ctr) ont eu une fille grâce à la fécondation assistée au Chili, après six ans de vie commune. Riberi a porté son enfant et, lors de son inscription à l'état civil, seule la mère biologique a été autorisée à figurer sur les documents d'état civil.
L'agence gouvernementale a répondu que la loi chilienne ne prévoyait pas de statut parental « père-père » ou « mère-mère » et que les actes de naissance ne mentionnaient que le père et la mère.
Elles ont ensuite perdu devant la Cour d'appel, la Cour suprême et la Cour constitutionnelle. -« Dès le moment où nous avons décidé de devenir mères, nous étions conscientes qu'il n'y aurait aucune reconnaissance juridique, que notre fille ne serait pas protégée par ses deux parents, que les poursuites judiciaires seraient un fardeau considérable, mais qu'il était bien plus important d'obtenir la filiation à un moment donné », explique Patricia.
Après avoir épuisé toutes les voies légales au Chili, elles ont porté l’affaire devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) car ils estimaient qu’il était important que l’État chilien assume la responsabilité de ce qui s’était passé et présente des excuses publiques.
Elles ont alors présenté leur dossier à Washington lorsque la pandémie a frappé, et les priorités régionales ont changé. Les avocats chargés de l'affaire ont toutefois réussi à rencontrer le commissaire du Bureau du rapporteur chargé de la communauté LGBTIQ. (...)
Ces excuses sont arrivées cet après-midi au palais de La Moneda, où participaient la ministre de la Condition féminine, Antonia Orellana, et le ministre des Affaires étrangères, Alberto Van Klaveren, qui a mené les négociations au nom du pouvoir exécutif. (...)
Les autorités se sont engagées à mettre en œuvre un ensemble de mesures visant à garantir que ce qui s'est passé ne se reproduise plus, à promouvoir les droits des familles diverses et à renforcer la sensibilisation institutionnelle.
Patricia est fière que sa fille constate les résultats de la bataille et que ses mères soient là pour la protéger. « J'espère que la communauté LGBTIQ ne subira aucun revers. Ces négociations ont duré des années, et nous savons que sous un gouvernement de droite, cela aurait été beaucoup plus compliqué », a déclaré la psychologue avant d'assister à la cérémonie de réparation.
Source ► elpais.com/- 10/07/2025
PHOTO : Cérémonie de signature de l'accord de règlement à l'amiable (ASA) entre l'État du Chili et Patricia Reyes, Valentina Riberi et Samara
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