
Ann Willoughby et Barb Goldstein sont devenues l'emblème du droit au mariage en 2012.
En 2012, alors que les affaires de mariage entre personnes de même sexe envahissaient les tribunaux d'État et fédéraux à l'approche de la décision, les deux Caroliniennes du Nord ont fait leur part pour faire de l'égalité du mariage la loi du pays...
Ces compagnes de longue date s'étaient récemment impliqués dans la Campagne pour l'égalité dans le Sud et, avec deux autres couples, avaient tenté d'obtenir une licence de mariage à la mairie de Durham, « sachant que leur demande serait refusée ». Cette action a fait la une du Raleigh News & Observer , avec une grande photo du couple en première page.
- «C'était assez effrayant à l'époque, car nous n'avions pas encore fait notre coming out publiquement », raconte Goldstein à LGBTQ Nation . « Bien sûr, tous nos amies étaient au courant. »
Le couple s'est rencontré en 1981 à Saginaw, dans le Michigan, où Willoughby était coordinateur bénévole d'un hospice local et Goldstein animait des ateliers de communication pour médecins et infirmières. Ann était récemment divorcée et avait cinq enfants, dont trois étaient encore adolescents à la maison.
- «J'ai toujours été lesbienne, Ann a toujours été hétéro », raconte Barb. Il a fallu quelques mois avant que leur relation ne dépasse le stade platonique.
Quelques années plus tard, elles ont déménagé en Caroline du Nord pour suivre toutes deux un master à l'École de travail social de l'UNC. Elles ont consacré le reste de leur carrière à divers domaines de la psychothérapie.
Leur plaidoyer en faveur de l’égalité du mariage a fait d’eux un « couple modèle » pour la cause, prouvant que même- sexe Les relations durent aussi longtemps que les relations hétérosexuelles.
«Quand nous nous sommes rencontrées, j'avais 35 ans et elle 46. Nous avons maintenant 78 et 89 ans. »
Non contents d'attendre que leur État d'origine leur accorde le droit de se marier, le couple s'est rendu à New York pour célébrer leurs 30 ans de vie commune par un mariage.
Cette semaine, Willoughby et Goldstein célèbrent deux anniversaires : 13 ans de mariage et 43 ans de vie commune.
La photo que le couple a partagée a été prise sur le campus de l'Université Duke lors de la Durham Pride en juin 2014.
C'était très excitant d'être à la Pride ce jour-là, car c'était la première fois que nous y allions en tant que couple marié. Tout le monde était content, et s'il y avait des manifestants, nous ne les avons pas vus. Nous avons visité les nombreux stands et expositions installés, puis nous avons regardé le défilé.
Au cours de leur collaboration, Willoughby et Goldstein ont connu de nombreuses victoires et défaites dans la lutte pour les droits LGBTQ+, de la crise du sida à la loi « Don't Ask, Don't Tell » et son abrogation, en passant par l'égalité du mariage.(...)
(...) Mais, rappelle-t-elle aux plus jeunes, « les sympathisants sont bien plus nombreux qu'avant, et nous devons tous persévérer. Nous devons tout faire pour ne pas perdre les acquis. »
- «Nous sommes simplement heureux d’avoir passé tout ce temps ensemble », dit Goldstein, « et de pouvoir encore nous soutenir mutuellement. »...
Source ►lgbtqnation.com -18/06/2025

Mediapart et Tënk s'associent autour de l'artiste et activiste Jill Johnston (photo)* dans JJ, un docu lesbien hors normes.
Le film part sur les traces de Jill Johnston (1929-2010), critique de danse, performeuse lesbienne et activiste américaine inclassable...
Un pèlerinage gouin en terres New-Yorkaise. C'est ce que nous offrent les artistes Pauline L. Boulba et Aminata Labor à travers le documentaire JJ, disponible sur Mediapart et Tënk, plateforme de cinéma documentaire.
De la manifestation en t-shirt "Gay Revolution" à la danse improvisée sur un toit la nuit, JJ reconstruit un héritage lesbien vibrant, cabossé, joyeusement non-linéaire. Le docu, dernier volet d’un triptyque qui comprend aussi une pièce et un livre, relève autant de l’autoportrait générationnel que de la transmission.
Témoignages, archives, scènes fictionnelles rejouées composent cette œuvre ovni où deux artistes partagent une enquête aussi émotive que politique.
Mais qui était vraiment Jill Johnston ?
Une pionnière, une imprévisible, une emmerdeuse comme on les aime. Elle a écrit plus de trente ans pour le média The Village Voice, de 1959 à 1981, où ses critiques de danse, poétiques et frondeuses réinventent le journalisme culturel.
Les descriptions de spectacles se mêlent à des digressions personnelles et des réflexions politiques. Ses textes, qui se radicalisent au fil du temps, sont aujourd'hui considérés comme les prémices d'une écriture queer contemporaine.
C’est aussi dans The Village Voice qu’elle publie les premiers fragments de ce qui deviendra Lesbian Nation : The Feminist Solution en 1973, un ouvrage qui rassemble ses chroniques articulées autour d'un même projet : poser le lesbianisme non comme une simple orientation sexuelle mais comme une réponse politique au patriarcat. Il est à la fois un autoportrait intime et un manifeste politique prônant le séparatisme lesbien.
Lors d'un débat organisé à New-York en 1971, qui réunit l'écrivain macho Norman Mailer et un groupe de féministes, Jill Johnston marque les esprits avec un texte poétique et surréaliste, dont les revendications sont accompagnées d'un humour corrosif. Pas une seconde elle ne tente pas de convaincre Mailer ou de produire une opinion nuancée.
Elle crie, brouille les repères, interrompt sa propre intervention pour exécuter une performance dansée avec deux amies lesbiennes, simili strip-tease à la clef, puis quitte la scène avant la fin de son temps de parole.
Ce que JJ offre à la communauté LGBTQI+, c’est une mise en abyme du style si particulier de l'autrice. Son travail est comme réincarné et traversé par une nouvelle génération.
Le film semble danser avec elle. Il doute, il cherche, et c’est dans cette tension entre hommage et trouble qu'il parvient à nous émouvoir. Comme n'a cessé de scander Jill Johnston avec sa verve inimitable :
"Toutes les femmes sont lesbiennes, sauf celles qui ne le savent pas encore."
Avec tendresse, humour et rage douce, le film réinvente notre rapport à l’héritage queer. Les archives vibrent, les corps parlent, et l’histoire se fait gouine."
Source ► tetu.com -17/06/2025
"Jill Johnston née Jill Crowe le 17 mai 1929, morte le 18 septembre 2010 est une journaliste, critique d'art, performeuse et écrivaine féministe américaine..."

Aubrey Anderson-Emmons (photo) s'est dévoilée sur TikTok à ses fans de Modern Family, (série télévisée américaine) pour faire son coming out pendant le mois des fiertés.
L'actrice est surtout connue pour sa performance impassible dans le rôle de Lily Tucker-Pritchett dans Modern Family , a trouvé un moyen de faire son coming out : en se citant elle-même...
Dans un TikTok du mois des fiertés, la jeune femme de 18 ans a fait un playback sur l'un des moments les plus mémorables de la sitcom puis a ajouté le texte à l'écran : « Les gens n'arrêtent pas de plaisanter sur le fait que je sois gay alors que je le suis littéralement (je suis bi).
» Elle a ensuite partagé le clip sur Instagram, en le légendant ainsi : « Joyeux mois des fiertés à tous et à tous une bonne nuit hehehe
Anderson-Emmons a incarné Lily de l'âge de 4 ans jusqu'à la fin de la série en 2020, grandissant aux côtés de deux des pères gays les plus appréciés de la télévision, Mitchell et Cameron..."
Source ► gomag.com-17/06/2025

Nouvelle édition de la marche des fiertés de Suisse romande, la Geneva Pride 2025 a réuni environ 15'000 personnes, ce samedi, dans un mélange fécond d'amour, d'humour... et de colère.
Une quarantaine de formations étaient annoncés pour le défilé, des associations romandes aux groupes d’entreprises (moins visibles qu’il y a quelques années, depuis que la marche genevoise a choisi de se passer du sponsoring des multinationales) en passant par les clubs sportifs, les partis politiques, les organismes de santé et beaucoup, beaucoup de simples marcheur·euse·x·s et d’allié·e·x·s, sourire aux lèvres et paillettes aux yeux.
Au-dessus de la foule, on pouvait lire des pancartes aux messages positifs («Bats-toi et tu auras une vie grandiose»), humoristiques («Même ma colonne vertébrale me dit que je ne suis pas straight») et volontiers absurdes («Plus de droits, plus de doigts», «PANcarte et fière de l’être»).
Dans une toute autre tonalité, les couleurs palestiniennes, les keffiehs et les quartiers de pastèque se mêlaient souvent aux bannières arc-en-ciel. «From the river to the sea, Palestine will be free» a sans doute été le refrain repris en chœur avec le plus de force, entre les sempiternels «Dancing Queen» et «Freed From Desire».
Comme pour ne pas laisser le terrain à cet impressionnant bloc de «Queers pour la Palestine», un petit groupe de «Queers contre l’antisémitisme» défilait aussi – à bonne distance. Marchant sous un rainbow flag frappé de l’étoile de David, cette dizaine de personnes anglophones que l’on aurait dit parachutées là étaient encadrés par des sécus plutôt crispés.
La marche s’est terminée peu après 18h dans un parc des Bastions noir de monde. La foule a aussitôt convergé vers la grande scène, où la maîtresse de cérémonie, l’incroyable Moon, n’a pas tardé à apparaître.
Avant de mener le public dans une longue nuit de fête, elle y a notamment accueilli le maire de Genève, Alberto Gomez, et la conseillère d’État Nathalie Fontanet, un peu chahutée par une partie du public et lâchée par sa voix. Puis est venu le tour de la porte-parole de la Pride 2026.
L’événement sera de retour à Lausanne 45 ans après la toute première manif homosexuelle de Suisse romande et 20 ans après la dernière édition de la Pride dans la capitale vaudoise. L’oratrice a promis une édition placée sous le signe de l’intersectionnalité, avec un triple mot d’ordre «Résister, prendre soin, avancer»: «car en cette période trouble, faire communauté est et doit rester notre force.» On ne saurait dire mieux."
Source ► 360.ch -07/06/2025
