
Ielena Kostyutxenko (photo) est une journaliste russe en exil qui a risqué sa vie pour donner une voix aux personnes réduites au silence dans son pays, en particulier à la communauté LGBTQ+.
Son histoire est celle d’une femme qui a fait face aux menaces, à la violence et à la censure, mais qui n’a jamais cessé de se battre...
Être lesbienne en Russie n'est pas seulement un défi personnel, mais une question de survie, comme elle l'explique dans une interview avec El Diario .
- "Dans mon pays, je ne peux pas être en paix en tant que femme, et encore moins en tant que lesbienne », explique Kostyutxenko.
L’homophobie n’est pas seulement un préjugé social, mais une politique d’État. Les lois contre la « propagande LGBTQ+ » empêchent toute forme de visibilité, et la violence contre la communauté est courante.
(...) - "Lors de la première marche des fiertés à laquelle j’ai participé à Moscou, je me suis retrouvée à l’hôpital après avoir été agressée par des anti-manifestants", se souvient-elle
(...) La répression de l’État a transformé la lutte pour les droits en un acte de résistance extrême. « Pour l'instant, la clandestinité est la seule option. Je travaille avec un groupe de lesbiennes qui compte 400 femmes venues de toute la Russie. Elles mènent une vie très secrète et bien organisée. »
Le niveau de violence auquel sont confrontées les personnes LGBTQ+ en Russie est brutal. Kostyutxenko a reçu des menaces de mort constantes.
- "Quand j'ouvrais des messages sur les réseaux sociaux, je lisais des choses comme : "Nous allons te brûler vif", "Nous allons te couper la tête", "Je vais te violer jusqu'à ce que tu meures". « Je n’ai jamais su s’ils me menaçaient parce que j’étais journaliste, parce que j’étais lesbienne, parce que j’étais une militante ou simplement parce que j’étais une femme », dit-elle.
Son exil n’était pas une décision, mais une nécessité. Après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, son propre journal l'a avertie que les soldats russes savaient où elle se trouvait et avaient reçu l'ordre de la tuer.
Depuis, elle a vécu dans différents pays, jusqu'à s'installer à Boston. Cependant, leur sécurité reste menacée. Lors d'un voyage à Munich, on lui a diagnostiqué un possible empoisonnement, qu'elle attribue au Kremlin.
- "C'est très douloureux pour moi de le décrire, mais mon pays est malade du fascisme. Le niveau de répression n'est comparable qu'à celui de l'époque soviétique », dénonce-t-il. Malgré sa peur, Kostyutxenko continue d’écrire, de s’exprimer et de se battre. Parce que pour elle, le silence n’a jamais été une option"
Source ►mirales.es- 27/03/2025
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