HEBERGEMENT LGBT SOLIDAIRE
Depuis 2019, un accueil de réfugiés LGBT + est expérimenté à Angers (Maine-et-Loire).
Johanne Jahier (photo) est la cheffe de service du DENH (Dispositif expérimental national d’hébergement), installé à Angers (Maine-et-Loire) depuis 2019.
Le centre, unique en France, héberge une trentaine de personnes contraintes de fuir leur pays à cause de leur orientation sexuelle ou identité de genre.
- «Nous leur mettons à disposition un lieu sûr où ils pourront regagner confiance en eux », assure Johanne Jahier, cheffe de service du DENH (Dispositif expérimental national d’hébergement). Ce centre d’hébergement est le seul en France à être destiné aux personnes réfugiées, de 18 à 30 ans, ayant fui leur pays pour des raisons liées à leur orientation sexuelle ou identité de genre.
Un dispositif en expérimentation depuis 2019 à Angers (Maine-et-Loire), une mission confiée par l’État français à la fondation Le Refuge, spécialisée dans la prévention de l’isolement des jeunes LGBT +.
Les logements, quatorze, sont répartis dans plusieurs quartiers. « Nous pouvons héberger jusqu’à 30 personnes. » Près du centre-ville, un local est régulièrement ouvert pour leur permettre de se rencontrer.
À l’entrée, Stéphane, « le premier contact des jeunes », assure l’accueil. L’établissement abrite les bureaux de trois travailleurs sociaux, assurant le cœur de la mission du DENH : l’accompagnement à l’insertion professionnelle, sociale et l’accès au logement autonome.
Depuis le début de l’expérimentation il y a quatre ans, environ 70 personnes sont passées par le centre. « Quand ils viennent ici, on recrée une communauté, ils savent pourquoi ils sont là, raconte la cheffe de service. Au moment de partir, c’est parfois difficile. Il y a une peur de se retrouver isolé. »
À l’accueil, Johanne tient à jour une carte, répertoriant les pays d’origine des réfugiés du centre. « Nous avons eu 30 nationalités différentes. » Albanie, Syrie, Nigeria, Cuba, Colombie, Pérou, Russie…
Tous les continents sont représentés. « Beaucoup de pays ont progressé sur la question de l’homosexualité. En revanche, sur l’identité de genre, beaucoup sont très en retard », constate Johanne Jahier.
Si l’État ne s’est pour l’instant pas positionné sur la poursuite ou le développement de cette expérimentation, Johanna se réjouit déjà d’observer d’autres centres pour réfugiés, réserver des hébergements pour des jeunes LGBT +, comme à Clermont-Ferrand.
Avec la fondation Le Refuge, elle assure être prête à poursuivre cet accueil. « Moi-même, j’apprends et je progresse sur ces questions humaines tous les jours. »
Source ►ouest-france - 06/08/2023
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