Suisse Enquête -Les premières conclusions d’une enquête sur les LGBT âgés menée à Genève sont inquiétantes....
Les seniors LGBT sont bien plus touchés par la solitude, l’exclusion et la discrimination que les autres aînés. Le dispositif social et institutionnel à Genève ne prend pas suffisamment en compte les besoins sociaux et de santé spécifiques aux aînés LGBT.
- «Quand on pose la question à des établissements médico-sociaux (EMS), à des institutions de soins à domicile ou à des clubs d’aînés, c’est comme si les LGBT n’y avaient jamais existé; ils en ont pour ainsi dire jamais entendu parler!» déclare Miguel Limpo, en charge de cette pré-enquête lancée par l’association 360 et soutenue par la Ville de Genève constate, étonné.
Pourtant, on estime le nombre de seniors LGBT dans le Canton de Genève à 6000 personnes environ.
Cette possible disparition des statistiques pourrait être liée à une des craintes les plus fréquemment exprimée par les seniors LGBT, celle de devoir à nouveau se cacher: que ce soit dans l’espace fermé que représente un EMS, chez eux dans leur intimité lors de soins à domicile, ou encore dans des activités sociales telles que celle proposées dans les clubs d’aînés.
Une peur qui pourrait d’ailleurs être avérée: une étude de 2015 de Pink Cross et LOS montrait que près de 40 % des personnes travaillant avec des personnes âgées n’avaient jamais abordé les questions LGBT dans leurs formations.
Tout n’est pourtant pas si gris. Les associations se mobilisent. A Zurich le projet d’une maison intergénérationnelle est en train de voir le jour...
Les seniors LGBT souffrent particulièrement de l’âgisme. Le tabou de la sexualité est double. Miguel Limpo explique: «Nos sociétés rejettent toute allusion à la sexualité des aînés. Et ce rejet est encore plus fort quand on parle de personnes âgées lesbiennes, gays ou trans*. Les choses sont en train de changer doucement dans les EMS, c’est maintenant au tour des communautés LGBT de s’ouvrir davantage sur cette question!»