Art Queer militant
Au carrefour de l’art et de la militance Queer, deux performers, la poète belge Inke Gieghase (photo) et le chorégraphe bulgare Kosta Karakashyan, contribuent à faire voir et entendre les expériences queer dans l’espace public...
Un des principaux défis rencontrés par notre mouvement est la Visibilité, elle se réalise par des Pride, à la télé, dans les films, dans sa propre communauté, mais aussi à travers les travaux d’artistes courageux et talentueux, qui aident les gens à découvrir leur propre identité et sexualité. Parmi elles·eux, la word artist flamande Inke Gieghase (photo), qui a parcouru le monde avec ses performances abordant notamment la question de l’identité de Genre.
«Quand j’ai commencé il y a deux ans, la découverte de mon identité non-binaire était une part importante de ma vie», raconte celle qui est aussi une journaliste traitant des questions queer. «Je réagissais aux malentendus sur ce que c’est [que la non-binarité] à travers le spoken word, de façon très concrète, facile à comprendre pour le public.
Puis je me suis mise à parler d’autres sujets qui sont toujours tabous dans notre société: la santé mentale, la dépression et l’angoisse. Quand je quitte la scène, des gens que je n’ai jamais vus viennent vers moi, engagent des conversations qui sont parfois très intenses. C’est un moyen pour les gens de réaliser qu’ils ne sont pas seuls, de les encourgaer à s’ouvrir, même s’ils te voient cinq minutes.».
(...)Recréer des safe spaces
Les artistes ont un rôle à jouer dans ce changement, particulièrement en ce printemps et été sans Pride physique. «Il va falloir trouver des moyens de se faire entendre, souligne Inke. On peut bénir les réseaux sociaux pour une fois, il y a plein de choses qui s’y passent: livestreams, perfs ou pour ma part des scènes ouvertes. Même s’il faut un peu batailler avec la technique, c’est magique de rassembler des gens en ligne, de recréer des safe spaces grâce à des plateformes privées pour susciter le dialogue, la prise de parole. Il y a beaucoup de moyens de créer de l’unité et de faire entendre sa voix. C’est très encourageant de voir comment on peut se connecter les uns aux autres à l’échelle mondiale. Finalement, cette crise nous aura forcé·e·s à partager l’art en ligne, et c’est forcément un atout pour nos combats futurs.»
Source 360.ch 22/05/2020►Suite de l'article complet.
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